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HISTOIRE DE LA MOMIE DE CROISILLES 

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Pendant la première guerre mondiale, dès janvier-février 1917, tous les habitants de Croisilles furent évacués et les soldats allemands minèrent les constructions y compris l’église avant de se replier dernière la ligne Hindeburg. Les derniers combats qui eurent lieu entre avril 1917 et août 1918 achevèrent la destruction totale du village. A leur retour, les habitants se relogèrent dans des baraquements.

 

         En 1919, les Canadiens catholiques qui avaient combattu nombreux dans la région firent don d’une baraque en bois afin qu’elle puisse servir d’église provisoire. Cette baraque fut installée dans le champ des pauvres (situé rue de Saint Léger, derrière le café Grébert). Parmi les caisses qui contenaient les différents éléments de la baraque, on trouva un coffret de 70 cm de long qur 40 cm de large dont le couvercle présentait des traces de décoration ou d’écrits illisibles. A l’intérieur se trouvait une momie dont le visage était recouvert d’un masque d’argile.

 

         Entre 1919 et la seconde guerre mondiale, la momie resta au presbytère et, pendant cette période, le chanoine Martin la montrait souvent aux enfants qui suivaient le catéchisme. Vers 1958, Monsieur Léonce Lollivier, artiste peintre demeurant au 31 rue d’Arras à Croisilles, fit une exposition de ses œuvres chez un antiquaire de Cambrai. A l’occasion de cette exposition, l’abbé Fournier accepta de prêter pour quelques jours la momie à cet antiquaire. Dix ans plus tard, la momie était toujours chez l’antiquaire.

 

         Lorsque l’abbé Poulain arriva à Croisilles en 1968, il chercha à récupérer cette momie sans succès. Plainte fut donc déposée à la gendarmerie. Le tribunal de Cambrai condamna l’antiquaire qui fit appel mais perdit son procès. La momie revint donc à Croisilles. Dans les années 1970, l’abbé Poulain la présenta à la population lors d’un apéritif paroissial puis la confia au musée d’Arras. La conservatrice du musée montra la momie aux spécialistes du Musée de l’Homme à Paris qui confirmèrent son authenticité et son époque (300 ans avant JC). Comme il ne s’agissait pas là d’une momie princière, ni d’une momie très ancienne, ils n’ont pas estimé que celle-ci valait la peine d’être restaurée.

 

         Sur la radiographie de la momie, on voit que le crâne, les tibias et les fémurs sont cassés et que des morceaux de côtes, d’humérus et de radius se trouvent dans la cavité abdomino-thoracique. La taille de la momie et l’absence de points osseux au niveau des cotyles fémoraux permet de dire qu’il s’agit d’un nouveau né. Le sexe ne peut être déterminé. Il ne s’agit pas d’une momie princière car même dans les dernières dynasties, les princes continuaient à être momifiés de face très soigneuse et on ne leur cassait pas les membres.

 

         Désormais, la momie est exposée dans une vitrine à l’église de Croisilles où vous pouvez venir la découvrir. 


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